Si la proposition d’allonger la durée du travail, dans le privé comme dans la fonction publique, a peu de chances de passer lors du débat parlementaire sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, le sujet pourrait revenir lors de la conférence sur les retraites et le travail.
Le week-end dernier, le Sénat a adopté un amendement porté par le groupe centriste visant à augmenter la durée annuelle légale de travail de 1 607 à 1 619 heures, soit 12 heures de plus par an, ce qui représente environ un quart d’heure supplémentaire par semaine. Cette mesure concernerait l’ensemble des salariés, qu’ils soient du secteur public ou privé.
Les auteurs de l’amendement parlent d’un « effort modéré » dont l’application serait renvoyée à la négociation collective. Selon eux, ces 12 heures supplémentaires permettraient de dégager plus de 10 milliards d’euros de recettes supplémentaires chaque année. Dans un contexte où le déficit de la Sécurité sociale avoisine les 20 milliards d’euros par an, cette mesure pourrait en réduire l’ampleur de moitié, à condition que l’État reverse à la Sécurité sociale une part équivalente de TVA issue des revenus générés par cette hausse du temps de travail.
Cependant, malgré l’adoption de l’amendement au Sénat, ses chances d’aboutir restent faibles. La commission des affaires sociales ainsi que le gouvernement ont donné un avis défavorable, principalement pour des raisons de méthode plutôt que de fond. La rapporteure générale UDI, Élisabeth Doineau, estime cependant que la question du temps de travail mérite d’être posée. De son côté, le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, reconnaît que le sujet peut être abordé, mais sans pouvoir être approfondi dans le cadre actuel en raison du manque de temps et des enjeux importants. Il indique que ce débat sera reporté à la conférence sur les retraites et le travail qu’il a récemment lancée.
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Source : La Gazette des communes, 25/11/2025