Une enquête sur les budgets participatifs, publiée ce 21 novembre par la Fondation Jean-Jaurès, pointe la difficulté pour les communes de petite taille de pérenniser le dispositif.

De 2016 à 2020, le nombre de collectivités y ayant recours a doublé chaque année. En 2024, 465 ont lancé un budget participatif : 440 communes et 25 départements. Un chiffre en progression par rapport aux 420 collectivités engagées en 2022. Aujourd’hui, un Français sur cinq peut proposer et voter des projets dans sa commune.

Mais, au-delà de ce constat chiffré, l’enquête publiée, ce 21 novembre, par la Fondation Jean-Jaurès met en exergue un fort déséquilibre entre les grandes villes, où le budget participatif est devenu une norme, et celles de tailles plus modestes, où les suspensions ou arrêts définitifs sont de plus en plus nombreux.

Cette difficulté à pérenniser le dispositif illustre la fracture entre métropoles, périphéries et ruralités. Cela peut s’expliquer par des questions pécuniaires, auxquelles sont plus sujettes les villes de taille plus modeste, mais aussi de ressources humaines. "Un budget participatif nécessite beaucoup d’ingénierie, difficilement mobilisable pour des petites communes, dont les montants dédiés au budget participatif sont autour de 15 000 euros", note Antoine Bezard, consultant participation citoyenne et expert associé à la Fondation Jean-Jaurès.

Autre constat du rapport, si les budgets participatifs se sont fortement développés au cours des dix dernières années, ils n’attirent encore qu’une partie marginale de la population : 6,4 % des inscrits. Ce manque de notoriété s’explique notamment par le caractère éphémère du dispositif. "40 % des communes engagées n’ont pas mis en œuvre plus de deux éditions", note l’enquête.

Afin de renforcer l’enjeu du vote, ses auteurs évoquent deux pistes.

  • Un débat d’orientation budgétaire s’inspirant des conventions citoyennes ou
  • un choix de financement de nouvelles politiques publiques s’inspirant de l’impôt participatif. 

Source: La Gazette, le 21/11/2024