Toutes les collectivités doivent pourtant se préparer à s’adapter aux multiples impacts dus au réchauffement climatique. C’est pour cela que le MTECT vient de lancer la « mission adaptation ».
Elle vise à regrouper les expertises des différentes opérateurs de l’Etat (Cerema, ANCT, OFB, l’Ademe, agences de l’eau et Météo France.) au sein d’un guichet unique, afin de faciliter les échanges avec les élus locaux et de leur éviter de se perdre dans la jungle administrative.
Le préfet de département, qui jouait déjà un rôle central sur ce sujet du climat, sera le pilote local de cette mission, en sa qualité de délégué territorial de l’ANCT.« Les collectivités pourront solliciter le préfet ou bien se tourner directement vers la mission », souligne Baptiste Perrissin-Fabert, directeur général délégué de l’Ademe.
Chaque collectivité engagée dans la démarche devra avoir un référent, qui pourra être formé, notamment afin de s’inscrire dans la démarche globale TACCT portée par l’Ademe, et construire une trajectoire locale d’adaptation.
Quelques 200 territoires vont pouvoir expérimenter en 2024 le nouveau guichet unique des opérateurs de l'Etat - la "mission adaptation" -, pour les accompagner dans leurs projets d'adaptation au changement climatique. Ils seront choisis dans chaque région, en privilégiant ceux qui sont déjà très impactés par des catastrophes ou risques naturels.
Ces territoires devraient correspondre en toute logique aux intercommunalités, car ce sont elles qui portent les PCAET. Si l’on prend en compte le nombre de treize régions en France métropolitaine et cinq territoires ultramarins (soit 18), un rapide calcul mène à 180 à 270 territoires intercommunaux accompagnés chaque année. Sachant qu’il existe 1254 EPCI (mais seulement 724 qui sont obligés d’élaborer un PCAET), il faudra au moins 4 ans pour tous les faire accompagner par la « mission adaptation ».
une enveloppe de 250 millions d’euros – « le fonds territorial climat» – avait été votée dans le cadre du PLF 2024 avec cette volonté nouvelle du gouvernement de subventionner l’animation des plans climat. Cette somme doit être prise sur le fonds vert … qui vient d’être raboté, passant de 2,5 milliards d’euros à 2 milliards.
FOCUS
Le fonds vert finance déjà l’adaptation
Le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires a dressé un bilan de tous les projets d’adaptation climatique qu’il a déjà accompagnés en 2023 : sur les 10 289 projets aidés par ce fonds de 2 Md€ en 2023, 2403 projets ont concerné l’adaptation , pour un montant de 250 M€. Cela concerne :
- la renaturation des villes et des villages (827 projets, 120 M€)
- la prévention des inondations (383 projets, 45,4 M€)
- la prévention des risques d’incendies de forêt (456 projets, 29,9 M€)
- l’appui à l’ingénierie de la transition écologique (544 projets, 23 M€)
- les collectivités de montagne soumises à des risques émergents (93 projets, 12,7 M€)
- l’adaptation des territoires littoraux au recul du trait de côte (34 projets, 12 M€)
- la protection des bâtiments des collectivités d’outre-mer contre les vents cycloniques (6 projets, 1,4 M€)
Source: La Gazette, le 19/04/2024