Dans l'Aube, le syndicat intercommunal d’élimination des déchets ménagers du territoire d’Orient et deux EPCI s’associent pour détourner des déchetteries les biens réutilisables et employer des salariés en insertion professionnelle. 

La création de la recyclerie de l’Orient s’inscrit dans la volonté du syndicat d’approfondir la démarche « territoire zéro déchet zéro gaspillage » entamée en 2015. Dans une logique de promotion de l’économie circulaire, le SIEDMTO a repris à son compte le projet inabouti de création d’une recyclerie par la communauté de communes du Barséquanais, en Champagne.

Celle-ci fait aujourd’hui partie des six intercos qui participent à cette initiative. Deux d’entre elles, qui n’appartenaient pas encore au SIEDMTO, ont signé une convention de partenariat avec lui, d’une durée de cinq ans, en vue de financer la structure au prorata du nombre d’habitants.

La recyclerie, également estampillée ressourcerie, a été aménagée dans une ancienne usine achetée par le SIEDMTO à ­Vendeuvre-sur-Barse. Ouvert trois après-midi par semaine, l’espace de vente est alimenté par les dépôts faits en déchetteries (où des conteneurs ont été installés à cet effet), par les apports en magasin, les enlèvements à domicile et les invendus des commerçants et des industriels. Les objets récupérés sont vendus à prix cassés après avoir été nettoyés et remis en état le cas échéant.

La recyclerie organise des événements ponctuels, tels que la vente de textile au kilo. Un atelier de réparation devrait aussi voir le jour, de même qu’un site d’e-commerce. Son modèle économique repose sur le produit de ses ventes, le soutien financier des trois collectivités parties prenantes, les contributions versées par les éco-organismes partenaires, et aussi en grande partie sur les aides de l’Etat, de la région, du département et de l’Europe, s’agissant de sa masse salariale et de son action sociale. Si Recycl’Orient est un service du SIEDMTO fonctionnant en régie, elle a en effet le statut de structure d’insertion par l’activité économique prenant la forme d’un atelier et chantier d’insertion.

L’humain au cœur du projet: à ce jour, la recyclerie de l’Orient fait vivre 14 personnes : 4 encadrants et 10 salariés en insertion professionnelle sélectionnés en raison de leur éloignement de l’emploi. Salariés du SIEDMTO, ils travaillent 26 heures par semaine, payés au Smic, pour une durée de quatre à vingt-quatre mois. Les employés des déchetteries ont été formés pendant trois jours en interne – incluant la visite d’une recyclerie existante – au réemploi des rebuts et à l’information des usagers. « C’est une façon de valoriser leur métier à laquelle ils ont été très sensibles », souligne ­Karim ­PERIA, le directeur de la structure. La recyclerie, confortée par son succès, n’exclut pas d’embaucher du personnel supplémentaire, voire d’élargir son périmètre.

Techni'Cités, le 18/08/2023