Alors que le congé menstruel fait son chemin dans plusieurs pays d’Europe, notamment en Espagne, la ville de Saint Ouen (Seine Saint-Denis), qui emploie 2 000 agents, a décidé d'expérimenter le congé menstruel.
Les agentes souffrant de règles douloureuses ou d’endométriose pourront poser jusqu’à deux journées de congés sur présentation d’un certificat médical.
Le maire, Karim BOUAMRANE (PS), justifie sa démarche en rappelant que selon un rapport de l'ifop, les règles ont des conséquences sur la qualité de vie au travail des femmes.
La démarche de la ville de Saint-Ouen se déploie autour de 4 mesures cumulables et “qui pourront se mettre en place progressivement” :
- l’aménagement des postes de travail afin de favoriser l’alternance des stations assise-debout et de réduire les efforts physiques ;
- l’aménagement du temps travail par la mise en place de facilités horaires ;
- le développement du télétravail, lorsque le poste le permet, durant la période menstruelle pour limiter les déplacements et faciliter le repos en journée. Un recours qui peut être étendu à la totalité de la période si besoin.
- l’instauration d’autorisations spéciales d’absence aux agentes dont la situation de santé a pour conséquences des règles douloureuses liées à une pathologie “établie médicalement”.
L’expérimentation comportera une phase d’installation, une phase de mise en œuvre et enfin une phase d’évaluation en vue d’une possible pérennisation. Dans ce cadre, la médecine du travail sera associée à la phase préparatoire d’installation du dispositif au sein de l’administration communale, ainsi qu’à son évaluation.
À noter que la ville de Saint-Ouen emploie 60 % de femmes. “C’est en discutant avec ces agentes que je me suis rendu compte que la moitié d’entre elles souffraient en silence, a déclaré le maire socialiste. Un sujet mis de côté, sinon tabou. Il fallait prendre des décisions fortes pour les soulager.”
Source: acteurspublics, le 29/03/2023