Si le projet de réforme des retraites vient à entrer en vigueur, l'âge légal de départ à la retraite sera progressivement décalé de quatre mois par an dès 2023. La génération 1961 serait la première concernée.
Les contours autour de la réforme des retraites souhaités par le gouvernement se précisent de jour en jour. Les grandes lignes du projet seront présentées lundi 15 décembre aux partenaires sociaux.
Le calendrier
Mi-décembre 2022: présentation aux partenaires sociaux
Janvier 2023: présentation du texte définitif en Conseil des ministres
Printemps 2023: ce sera au tour du Parlement de se prononcer. Pour une mise en application dès l'été prochain.
Un report progressif
Un "report progressif" de l'âge légal de départ à la retraite de 62 ans actuellement à "65 ans d'ici à 2031" permettra "de ramener le système à l'équilibre dans les dix ans". Selon la première ministre, Élisabeth Borne, la France a un déficit qui dépassera les 12 milliards d'euros en 2027 et qui continuera à se creuser.
Qui est concerné par le décalage de l'âge légal de départ à la retraite ?
Si le texte est bien adopté en juillet 2023, comme le prévoit l'exécutif, alors les personnes nées entre le 1er juillet et le 1er décembre 1961 seront les premières impactées par le report de l'âge légal de départ en retraite.
Pour ce faire, l'exécutif envisage ainsi de relever progressivement cet âge de 4 mois par an, afin d'atteindre les 64 ans en 2027, puis les 65 ans en 2031. Voici le calendrier qui pourrait voir le jour avec la réforme des retraites :
- En 2023 : les retraités nés en 1961 devraient partir à 62 ans et quatre mois
- En 2024 : les retraités nés en 1962 pourraient partir à la retraite à 62 ans et huit mois
- En 2025 : la génération 1963 devrait attendre 63 ans
- En 2026 : la génération 1964 devrait attendre 63 ans et quatre mois
- En 2027 : la génération 1965 devrait attendre 63 ans et huit mois
- En 2028 : la génération 1966 devrait attendre 64 ans
- En 2029 : la génération 1967 devrait attendre 64 ans et quatre mois
- En 2030 : la génération 1968 devrait attendre 64 ans et huit mois
- En 2031 : la génération 1969 devrait partir à 65 ans
À partir de 1970 ?
Les personnes nées en 1970 et après seront quant à elles pleinement intégrées dans la nouvelle réforme. L'âge de départ sera automatiquement fixé à 65 ans.
Qu'en est-il des régimes spéciaux ?
La question des régimes spéciaux est au cœur des négociations entre le gouvernement et les organisations syndicales. Rappelons que la France compte actuellement 42 régimes de retraite (régime général, complémentaires, régimes spéciaux). Parmi eux, on dénombre une vingtaine de régimes spéciaux et autonomes.
En 2019, le gouvernement avait fait part de son intention de les supprimer, afin d'aboutir à la création d'un système universel de retraite par points, où chaque euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit son métier. Sauf, que depuis les cartes ont été redistribuées. Si la suppression des régimes spéciaux (IEG, RATP, Banque de France) est toujours à l'ordre du jour, les modalités, en revanche, ont évolué.
En effet, le gouvernement parle désormais d'instaurer la "clause du grand-père". Concrètement, cela consiste à fermer l'accès au régime de retraite aux nouveaux entrants de l'entreprise, sur le modèle de ce qui a été mis en place à la SNCF.
Carrières longues et pénibilité
Les personnes qui ont commencé très tôt à travailler pourront partir plus tôt. Les jobs d'été, sont aujourd'hui pris en compte ainsi que l'âge auquel les personnes ont réellement commencé à travailler". La prise en compte des"périodes de congé parental dans le calcul de la durée de cotisation" est à l'étude.
Concernant la pénibilité, "il est question de permettre aux personnes cassées par le travail de pouvoir, au vu de leur état de santé, de partir un peu plus tôt en retraite." Avec cette volonté d'aligner le public sur le privé.
La pension minimale passe à 1 200 €
L'autre mesure phare de la réforme des retraites consiste à rehausser la retraite minimum pour une carrière complète. Promesse de campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait promis de porter ce minimum à 1 100 €. La Première ministre, Elisabeth Borne annonce que la pension minimale de retraite s'élèvera à 1 200 € nets par mois.
Source: centre presse, le 05/12/2022