S’en tenir strictement à ce qui est énoncé dans sa fiche de poste et refuser d’accomplir ce qui n’est pas mentionné. Ce phénomène émergent est plus connu sous le nom de quiet quitting. Le service public est-il menacé par cette vague ? Quelles sont les raisons et quelles pistes pour prévenir cette dérive ? 

Démission silencieuse : comment… et pourquoi ?

La « démission silencieuse » ne rime pas avec un refus de travailler, ni avec l’adoption d’une attitude dilettante. Les salariés ou agents concernés se bornent à exécuter leurs missions de manière professionnelle.

Pour comprendre les motivations à l’origine du "quiet quitting", il s’agit d’analyser le phénomène de désengagement professionnel. En effet, depuis la pandémie, de nombreux salariés et agents ont une vision nouvelle de leur rapport au travail, ils souhaitent poser des limites en vue de préserver leur santé et leur qualité de vie.

Démission silencieuse : qui sont les agents du service public concernés ?

La génération Z porte majoritairement les messages promouvant le quiet quitting. Ainsi, la démission silencieuse fait bien écho aux problématiques de l’engagement des collaborateurs. L’enquête Gallup internationale 2022 consacrée à "l’état du monde du travail" ​souligne que seulement 21 % des 1 000 personnes interrogées se disent « engagées »  dans leur travail! Ce chiffre se dégrade même jusqu’à atteindre 14 % pour l’Europe… Et la France enregistre un taux historiquement bas : 6 % !.

Après la démission silencieuse, la démission tout court ?

 Du Quiet quitting au big quit (grande démission), il n’y aurait qu’un pas ? Cependant, avec l’inflation galopante, peu d’actifs optent pour cette alternative. Au-delà d’un véritable travail de fond sur la marque employeur, il convient pour les collectivités et établissements publics de s’assurer que l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est bien respecté, que les agents se sentent reconnus, que leurs rémunérations correspondent autant que possible aux exigences de leurs postes.

Service public : comment éviter la vague de démissions silencieuses ?

En tant qu’agent, il est indispensable de communiquer auprès de son manager concernant ses envies, frustrations ou besoins. Pour commencer, il y parfois des incompréhensions entre ce qui est attendu par le responsable et ce qui est compris par l’agent, des mises au point en toute transparence doivent pouvoir prendre place à tout moment. Attendre la période des entretiens d’évaluation pour libérer sa parole serait une erreur !

La communication est clé pour désamorcer des conflits afin que chaque partie prenante puisse évoluer sereinement, conformément aux intérêts individuels et partagés.

Concernant les managers, il est important de pratiquer une écoute active et de veiller à ce que les agents s’épanouissent dans leur travail. Il revient aux employeurs publics de s’assurer que leurs agents approuvent leurs conditions de travail et trouvent du sens dans l’exercice de leurs missions.

Source: eksaé, le 15/09/2022