L'idée est simple : les employés travailleraient quatre jours par semaine tout en recevant le même salaire et en bénéficiant des mêmes avantages, mais avec la même charge de travail.

Présentée comme l'avenir de la productivité des employés et de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, les partisans de la semaine de quatre jours suggèrent que, lorsqu'elle est mise en œuvre, la satisfaction des travailleurs augmente, de même que la productivité.

Les syndicats de toute l'Europe appellent les gouvernements à mettre en œuvre la semaine de quatre jours, mais quels pays ont adopté l'idée et comment cela se déroule-t-elle jusqu'à présent ?

 

La Belgique va introduire la semaine de quatre jours pour les salariés qui le souhaitent

Le mois dernier, les salariés belges ont obtenu le droit d'effectuer une semaine de travail complète en quatre jours au lieu des cinq habituels, sans perte de salaire.

Les employés pourront décider de travailler quatre ou cinq jours par semaine, mais cela ne signifie pas qu'ils travailleront moins - ils condenseront simplement leurs heures de travail en moins de jours.

Belgique

Cependant, la perspective d'une semaine de travail de quatre jours n'est pas séduisante pour tous. Certains employés à temps plein feront en effet de très longues journées s'ils choisissent de condenser leurs horaires, et d'autres n'auront tout simplement pas la possibilité de bénéficier de cette flexibilité.

 

Le Royaume-Uni va lancer un programme de six mois en juin

Au 4 avril, 60 entreprises employant quelque 3 000 personnes se sont inscrites au programme, qui a débuté en juin 2022.

Dans le cadre de cette réforme, les employés seront autorisés à travailler jusqu'à 9,5 heures par jour - l'équivalent de 9 heures à 18 h 30. Ce qui signifie qu'ils pourront condenser une semaine de travail en quatre jours plus longs. Cette durée pourrait être étendue à une journée de 10 heures par le biais d'un accord syndical sur le lieu de travail.

 

L'Écosse et le Pays de Galles vont rejoindre le mouvement mondial en pleine expansion

En Écosse, un essai devrait débuter en 2023, tandis que le Pays de Galles l'envisage également. Cette décision est l'aboutissement d'une promesse de campagne faite par le parti national écossais (SNP) au pouvoir.

Les travailleurs verront leurs heures réduites de 20 %, mais ne subiront aucune perte de rémunération. L'Écosse a cité l'Islande et ses excellents résultats comme une raison majeure de tenter l'aventure de la semaine de quatre jours.

Au Pays de Galles, Sophie Howe, commissaire aux générations futures, a également demandé au gouvernement d'introduire un essai similaire de semaine de travail de quatre jours, au moins dans le secteur public. 

 

Islande : l'un des leaders de la semaine de travail de quatre jours

Entre 2015 et 2019, l'Islande a mené le plus grand projet pilote au monde d'une semaine de travail de 35 à 36 heures (réduite par rapport aux 40 heures traditionnelles) sans qu'il soit demandé de réduire les salaires en conséquence. 

Cependant, tous les gouvernements n'ont pas partagé le succès de l'Islande avec la semaine de quatre jours.

 

Les réactions mitigées de la Suède à la semaine de quatre jours

En Suède, une semaine de travail de quatre jours avec un salaire complet a été testée en 2015 avec des résultats mitigés.

 

La Finlande n'a pas instauré la semaine de quatre jours, malgré les affirmations largement répandues

L'actuelle Première ministre Sanna Marin a évoqué cette idée sur Twitter en août 2019, mais elle n'a pas été inscrite à l'agenda du gouvernement.

 

Les start-ups allemandes expérimentent la semaine de travail plus courte

L'Allemagne abrite l'une des semaines de travail moyennes les plus courtes d'Europe. Selon le Forum économique mondial (WEF), la semaine de travail moyenne est de 34,2 heures. Selon une enquête de Forsa, 71 % des personnes travaillant en Allemagne souhaiteraient avoir la possibilité de ne travailler que quatre jours par semaine.

 

L'Espagne va entamer une phase d'essai

Quelque 6 000 employés de 200 petites et moyennes entreprises pourront prolonger leur week-end d'une journée, avec un salaire complet. La phase d'essai doit durer au moins un an, mais on ne sait pas encore quand elle commencera.

Espagne

Unilever teste actuellement la semaine de travail plus courte en Nouvelle-Zélande

En Nouvelle-Zélande, 81 employés travaillant pour le géant des biens de consommation Unilever participent actuellement à un essai d'un an d'une semaine de travail de quatre jours à plein salaire. Si l'expérience s'avère être un succès, elle serait étendue à d'autres pays.

 

Un intérêt marqué aux États-Unis et au Canada

Selon une étude réalisée par le fournisseur de logiciels "clouds" Qualtrics, 92 % des travailleurs américains sont favorables à la semaine de travail écourtée, même si cela implique de travailler plus longtemps.

Au Canada, une étude de l'agence mondiale pour l'emploi Indeed a révélé que 41 % des employeurs canadiens envisagent des horaires hybrides alternatifs et de nouveaux styles de travail, suite à la pandémie de COVID-19.

Dans l'ensemble, la semaine de travail de quatre jours semble gagner lentement mais sûrement du terrain dans le monde entier, mais il reste à voir si les gouvernements adopteront définitivement cette idée.

Source: Yahoo Life