Face à la fragilisation des ressources de la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales, plusieurs pistes sont envisageables pour améliorer sa retraite.

La CNRACL ? Derrière ce sigle, une réalité et des financements. Les recettes de la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales,   faiblissent avec la baisse démographique et aussi mécanique des effectifs titulaires de la fonction publique territoriale. Le retour des contractuels, réintroduits par la loi n° 2019-828 du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique, a remis en cause le recrutement statutaire avec le recours massif aux contrats de projets en CDD allant de six mois à six ans maximum.

Ces contractuels cotisent à l’Ircantec, une caisse privée. Ils n’abondent plus la CNRACL dont la force tenait en ses effectifs et au recul de la précarité grâce aux lois Sapin et Sauvadet. Retour à la case départ et à la recherche de solutions pour la renflouer quitte à faire cotiser, pour partie, ces nouveaux CDD dès un an et plus de contrats… Prolongation de carrière pour de meilleures cotisations, ou bonus, ne rime pas forcément avec cagnotte assurée.

Plusieurs scénarios sont envisagés:

1. Le rachat de points retraite existe mais il suppose l’immobilisation de revenus actuels liés à notre activité. In fine, il ne provoque pas toujours un gain significatif.

2. D’autres solutions, plus stratégiques, à condition de créer une petite épargne, sont plus intéressantes comme les investissements personnels (placements financiers, assurance vie, immobilier locatif, PERP, Prefon, Corem…) ou des solutions de crédits (prêts personnels, prêts immobiliers, prêt viager hypothécaire…). Beaucoup de banques accompagnent les fonctionnaires ou assimilés jusqu’à 75 ans voire 80 ans pour la création et l’étalement de prêts. Une grande association, le Crédit social des fonctionnaires, les accompagne aussi pour le rachat de crédit ou pour leur offrir un courtage associatif dans leurs projets.

3. Si la rupture conventionnelle (RC) peut apporter à l’agent des liquidités supplémentaires pour se lancer dans un nouveau défi professionnel, les employeurs publics notent que les agents intéressés sont pour la plupart proches de la retraite. Le risque est alors minimisé car ce dispositif permet de percevoir une indemnité qui peut s’élever à deux ans de brut maximum et de bénéficier d’une ­allocation chômage jusqu’à l’ouverture des droits à la retraite.

4. Autre tentation, à bien calculer car elle peut représenter un gain pour l’agent comme la collectivité, c’est le retour de la retraite progressive à 60 ans et non plus deux ans avant l’âge légal de départ : un démarrage au 1er septembre 2025 qui a débuté dans un certain flou financier pour les employeurs sur les coûts induits. D’ailleurs, même la CNRACL conseille d’utiliser le simulateur de retraite progressive inter-régime disponible à partir des plateformes "Ma retraite publique" ou "info retraite.fr". Pour l’instant c’est un moyen souple de partir à 20 % ou plus de liquidation anticipée d’une partie de sa retraite dès 60 ans et de préparer le grand saut de l’âge légal. 

5. Le régime indiciaire, jusqu’à la future réforme des retraites, reste maître du jeu dans le montant de la retraite statutaire. L’autre verrou qui a sauté aussi et sur lequel il faudra s’interroger c’est le futur cumul emploi-retraite qui peut séduire de jeunes retraités désireux de maintenir leur pouvoir d’achat quelques trimestres ou années de plus…

Source: Techni'Cités, le 03/11/2025