La composition du gouvernement dévoilée le 12 octobre suscite de nombreuses réactions.
Dans les milieux syndicaux comme au sein de la société civile, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer la disparition ou la marginalisation de portefeuilles jugés essentiels, tels que ceux de la fonction publique, de l’enfance ou de l’économie sociale et solidaire (ESS).
Certains secteurs, comme celui de la montagne, restent quant à eux dans l’attente de précisions sur leur représentation au sein du nouvel exécutif.
Fonction publique : un ministère réduit à Bercy
La fonction publique perd son ministère de plein exercice. Désormais, David Amiel, nommé ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la Réforme de l’État, exercera sous la tutelle d’Amélie de Montchalin, reconduite au ministère de l’Action et des Comptes publics.
Une configuration qui rappelle celle du premier quinquennat Macron, lorsque ce portefeuille dépendait déjà de Bercy, sous la responsabilité d’Olivier Dussopt.
Cette organisation fait grincer des dents dans les rangs syndicaux.
La CGT Fonction publique dénonce un choix « inacceptable », interprété comme la volonté de « passer la fonction publique sous la hache des coupes budgétaires ». Pour la centrale syndicale, ce rattachement traduit une « vision purement comptable » des services publics, réduits à une « variable d’ajustement budgétaire ».
Même inquiétude du côté de Force Ouvrière. Son secrétaire général, Frédéric Souillot, y voit une « mauvaise nouvelle » : « On revient à la situation du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, sans ministère dédié. Est-ce désormais Bercy qui mènera les discussions avec les organisations syndicales ? », interroge-t-il.
Pour Solidaires Fonction publique, cette « rétrogradation » illustre une « relégation politique » de l’ensemble des cinq millions d’agents publics. Dans un communiqué, le syndicat estime que placer la fonction publique sous la tutelle de Bercy revient à « la faire servir au remboursement de la dette », au détriment d’un service public garant de l’égalité entre citoyens.
La CFDT Fonctions publiques adopte une position plus mesurée. Sa secrétaire générale, Mylène Jacquot, admet que « le rattachement à Amélie de Montchalin peut interroger », tout en espérant que « l’expérience de la ministre permettra à David Amiel de s’emparer pleinement du sujet ».
Des inquiétudes aussi sur le terrain
Chez les cadres territoriaux, les réactions se veulent plus techniques mais non moins préoccupées.
Rémy Berthier, coprésident de l’Association des administrateurs territoriaux de France (AATF), s’interroge : « Jusqu’ici, le ministre de la Fonction publique disposait de conseillers dédiés à la territoriale et à l’hospitalière. Sans ministère de plein exercice, le risque est de voir se réduire considérablement ces effectifs, alors même que plusieurs décrets importants sont attendus, notamment sur la réforme de la haute fonction publique. ».
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Source : La Gazette des communes, 23/10/2025