Nommé Premier ministre depuis quelques jours, Sébastien Lecornu a adressé ce mercredi 17 septembre une lettre aux maires de France pour leur présenter ses priorités.

Mais les annonces restent pour l’instant encore floues.

À peine installé à Matignon, l’ancien ministre des Armées multiplie les gestes envers les élus locaux. Après une première prise de parole dans la presse régionale, il a choisi d’écrire une lettre à l’ensemble des maires, renouant ainsi avec une démarche de dialogue direct, à l’image du Grand débat national lancé après la crise des Gilets jaunes.

Ce courrier, signé la veille, se veut à la fois un signe de reconnaissance et une première ébauche de feuille de route. « Quelques jours après ma prise de fonctions comme Premier ministre, je tiens à vous adresser un message de soutien et de volonté », écrit-il, saluant l’engagement quotidien des maires, souvent mis à l’épreuve au cours du précédent mandat.

Un statut de l’élu comme priorité

Parmi ses engagements, le Premier ministre promet de finaliser « avant les élections municipales » la loi instaurant un véritable statut de l’élu local, déjà adoptée en première lecture par les deux chambres du Parlement. Cette réforme, très attendue par les associations d’élus, prévoit notamment une revalorisation ciblée des indemnités, l’extension de la DPEL aux communes de moins de 3 500 habitants, de nouveaux droits en matière de retraite, le remboursement obligatoire de certains frais, ainsi que des dispositifs renforcés en cas de maternité, maladie, handicap ou études. Elle clarifie aussi certains conflits d’intérêts et améliore les droits des élus. Son examen en deuxième lecture était prévu au Sénat la semaine du 22 septembre, avant la chute du gouvernement Bayrou.

Vers une meilleure reconnaissance dans le PLF 2026

Sébastien Lecornu a également cherché à rassurer sur le projet de loi de finances 2026, affirmant vouloir y inscrire « une plus juste reconnaissance » du rôle des élus locaux, sans toutefois donner de détails. Les associations d’élus espèrent une orientation plus équilibrée que le projet présenté cet été par François Bayrou, qui prévoyait une ponction estimée entre 5,3 et près de 10 milliards d’euros sur les collectivités.

Un nouvel acte de décentralisation annoncé

Enfin, le Premier ministre réaffirme son intention de lancer un « grand acte de décentralisation ». Un projet de loi sera présenté prochainement pour clarifier l’organisation administrative, en définissant les compétences respectives de l’État central (sous l’autorité du gouvernement), de l’État local (sous l’autorité des préfets) et des collectivités territoriales (sous l’autorité des élus). Objectif : éviter les chevauchements et les responsabilités diluées.

Reste désormais à savoir comment ces intentions se traduiront concrètement, ce que les élus locaux attendent avec impatience.

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Source : La Gazette des communes, 17/09/2028