Les services d’eaux devront prochainement organiser un PGSSE. Voici les échéances, les objectifs et les grandes étapes pour y parvenir.
Le plan de gestion de la sécurité sanitaire des eaux (PGSSE) est une stratégie d’amélioration continue des services d’eau potable. La démarche PGSSE intervient alors que la loi Notre (loi portant nouvelle organisation territoriale de la République) impose des évolutions majeures des services d’alimentation en eau potable.
Le porteur du projet devra, au préalable, prendre connaissance du contexte général du service concerné. Il conviendra de bien saisir et comprendre les évolutions locales attendues et leur articulation avec le projet de PGSSE. La prise de recul et une remise à niveau permettront d’enrichir une culture thématique nécessaire.
La perspective d’une amélioration continue du service exige d’impliquer et d'associer l’ensemble des acteurs et des parties prenantes identifiées à tout ou partie de la réalisation du plan.
Une personne responsable doit être désignée comme pilote de la démarche, sa mission est celle d’un chef d’équipe. Elle sera notamment chargée du suivi du calendrier, du maintien de la cohésion et de la motivation de l’équipe ou de la coordination. Au regard du savoir-faire et de la qualité de l’équipe, une assistance extérieure pourra s’avérer utile mais elle ne revêt pas un caractère systématique.
L’état des lieux du service, première étape du PGSSE, ne doit pas imposer la réalisation de nouvelles études externalisées longues et coûteuses. Les études patrimoniales, les schémas directeurs ou tout autre inventaire existant doivent permettre de constituer une description exhaustive du service.
Les réponses aux lacunes identifiées seront recherchées en interne, en particulier auprès des équipes techniques ou administratives et des partenaires qui disposent de solides connaissances.
Les données indispensables sont les caractéristiques du réseau, de la qualité de la ressource prélevée et des usages de l’eau distribuée.
Au-delà du niveau d’informations à disposer, c’est aussi le temps nécessaire à leur acquisition qu’il convient d’intégrer. Les visites terrains, les rencontres avec les acteurs locaux, la mise à jour des cartographies ou les vérifications sont autant d’étapes particulièrement chronophages dont il ne faudra pas se passer.
La méthodologie suivie pour mener à l’objet du PGSSE n’est pas unique. La mise en place de mesures de maîtrise des risques implique l’identification et l’évaluation des dangers, puis les priorités à prendre en compte. Les guides méthodologiques spécialement rédigés pour les gestionnaires, accompagnés de retours d’expérience, seront valorisés. S’y reporter aura un double intérêt. D’une part, pour le gain de temps obtenu par l’appropriation complète et préalable de la démarche. D’autre part, pour éviter, au sein de l’équipe projet, des débats relatifs aux choix et valeurs des approches potentielles.
Le « Manuel de gestion des risques par étapes à l’intention des distributeurs d’eau de boisson » édité en 2009 par l’Organisation mondiale de la santé constitue une solide base de travail.
Le plan doit se doter de mesures adaptées et réalisables sur la base d’un calendrier de court, moyen et long terme. Le service devra accompagner leur mise en œuvre par la mise à disposition des crédits nécessaires aux investissements et par le déploiement de moyens humains. Dès lors, une action achevée impliquera aussi une démarche de mise à jour du PGSSE et de remise à niveau des priorisations. La procédure dynamique devra s’accompagner de révisions régulières, en particulier à la suite d’incidents.
Le programme continu du PGSSE s’accompagne d’un ensemble de démarches connexes. Son suivi visera à un ensemble de contrôles, telle que la vérification de la bonne conduite du plan ou du respect du calendrier.
L’évaluation consistera à analyser et mesurer l’impact des actions tout au fil de leur réalisation. Ainsi, si la phase d’élaboration du PGSSE constitue une charge importante de travail initial, l’outil implique qu’il soit aussi considéré comme une mission courante de la gestion du service. Sa mise en valeur pourra en faire un véritable fil conducteur du projet de service.
L’audit du PGSSE pourra, à périodicité régulière, marquer un arrêt dans la réalisation du processus. Un temps à valoriser pour une prise de recul vis-à-vis de la démarche engagée mais aussi une opportunité pour procéder à un nouvel état des lieux, reconstituer la dynamique d’équipe, etc. Il s’agira aussi de moments privilégiés pour procéder à un bilan des actions réalisées et permettre au gestionnaire de s’interroger plus globalement sur la qualité du service, les projets structurants et les futures évolutions nécessaires.
Enfin, la démarche exigera aussi d’être expliquée pour ne pas apparaître comme une contrainte supplémentaire. Tant les objectifs généraux du PGSSE que la méthodologie conduite au sein du service devront faire l’objet d’une information régulière.
Les actions engagées devront être replacées dans le contexte d’une démarche qualitative et préventive du service. Le rapport annuel sur le prix et la qualité du service pourra intégrer par exemple un chapitre sur la mise en œuvre et l’avancée du PGSSE au sein du service.
À ne pas faire
- Engager le PGSSE à une date ou échelle non adaptée, en particulier si le service doit évoluer ou n’est pas prêt : changement d’échelle, modification importante des approvisionnements, projet majeur d’interconnexion, absence de moyens humains, etc.
- Imposer à un agent non volontaire le pilotage de la démarche, constituer une équipe projet non motivée.
- Considérer le PGSSE uniquement comme un simple programme d’actions.
- Externaliser le PGSSE du service, négliger le temps et les moyens à consacrer à la démarche
Source: Techni'Cité, La Gazette