Deux ans après la métropole, l’outre-mer dispose enfin de la liste de ses quartiers prioritaires pour la politique de la ville, marquant le début de l’élaboration des contrats de ville « engagements quartiers 2030 ».

Les décrets actualisant la géographie prioritaire ont été publiés le 27 décembre 2024. Cette nouvelle approche harmonise les critères en appliquant un indicateur synthétique basé sur le chômage, l’inactivité, le manque de diplômes, les familles monoparentales, et les logements précaires.

Cependant, des critiques émergent quant à la pertinence de cet indicateur. Justin Daniel, président de Ville Caraïbe, souligne des inégalités non reflétées par cet outil, en particulier en Martinique où la pauvreté reste importante malgré un PIB élevé. Denise Delavanne, de Saint-Paul (Réunion), partage ce constat, estimant que le taux de pauvreté aurait pu être un critère déterminant.

La faible densité de population outre-mer complique l’intégration de certains quartiers. À Saint-Paul, bien que cinq nouveaux QPV soient reconnus, certaines zones pauvres restent exclues faute de densité suffisante. Les moyens alloués restent constants malgré l’élargissement des zones prioritaires, obligeant collectivités et bailleurs à intensifier leurs efforts.

Malgré ces défis, les collectivités locales montrent une volonté d’agir, bien que certaines, confrontées à des difficultés financières, peinent à répondre aux besoins croissants. L’urgence reste de soutenir les quartiers exclus et de prévenir les tensions sociales dans ces territoires fragiles.

Justin Daniel partage l’avis que « les moyens ne sont pas à la hauteur des enjeux ».

Cependant, il se réjouit de voir que les trois communautés d’agglomération de la Martinique « jouent le jeu ». Il exprime l’espoir que certains dispositifs mis en place par ces communautés pourront également bénéficier aux quartiers exclus de la géographie prioritaire.

En ce qui concerne la collectivité territoriale, il souligne que « la situation est plus complexe », en raison de « sa situation financière extrêmement fragile et d’un budget lourdement grevé par le grand nombre de bénéficiaires du RSA ».

Il souligne par ailleurs, que les communes restent « très volontaires », bien que certaines, comme Le Robert et Sainte-Marie, demeurent en difficulté. La dégradation de la situation ayant engendré des tensions sociales, il appelle donc à une grande vigilance.

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Source : Gazette des communes, 14/01/2025